Un petit blog sur l'aviation

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Comme les frères Wright

Comme les frères Wright

Précurseurs de l’aviation américaine, nés respectivement à Millville (Indiana) et à Dayton (Ohio). Fabricants de bicyclettes à Dayton, les deux frères Wilbur et Orville Wright s’intéressent aussi à l’aéronautique. Pour commencer ils expérimentent, jusqu’en 1903, des planeurs lancés sur les dunes de Kitty Hawk (Caroline du Nord) en tenant compte des travaux de l’Allemand Lilienthal. Dans le même temps, il construisent une soufflerie aérodynamique pour étudier le profilage des ailes, la courbure des surfaces, l’interaction des plans, ce qui permet de perfectionner les prototypes à l’essai. Après de nombreuses glissades jugées satisfaisantes, un troisième planeur biplan est transformé en avion (envergure : 15,25 m ; longueur : 6,12 m ; hauteur : 2,20 m ; poids : 335 kg). Le moteur à explosion paraissant offrir plus de possibilités que le moteur à vapeur d’Ader, Orville en réalise un : 4 cylindres, 16 ch, 1 200 tours/minute. La transmission aux deux hélices, qui tournent en sens inverse l’une par rapport à l’autre, est assurée par des chaînes de machines agricoles McCormick. Le pilote dispose d’un gouvernail de direction (rectangle vertical) à l’arrière et d’un élévateur biplan à l’avant. Deux patins soutiennent l’appareil et glissent de chaque côté d’un rail en bois (18 m) utilisé comme piste d’envol. Ainsi se présente le Wright Flyer qui devait effectuer, le 17 décembre 1903, sur la plage de Kill Devil (Caroline du Nord), quatre vols successifs, les premiers jamais réalisés. À plat ventre sur le plan inférieur de l’avion, Orville, le premier, fait glisser les patins et s’élève à 0,60 m de hauteur sur une distance de 40 mètres ; Wilbur exécute ensuite un bond de 65 mètres ; Orville, de nouveau, parcourt une soixantaine de mètres ; enfin, Wilbur réalise un vol de 260 mètres, à 5 mètres d’altitude, en 59 secondes. Resté à Simms Station (Dayton), de mai à décembre 1904, il totalisera quatre-vingts vols, dont un au-delà de 1 000 mètres et un autre avec virage. En 1905, un troisième aéroplane effectue quarante-neuf sorties. Un biplace est alors construit, en 1907 ; mis en caisses l’année suivante, il sera expédié en France où Wilbur souhaite exécuter des démonstrations. D’abord installé au Mans, chez Bollée, constructeur d’automobiles, Wilbur multiplie les « baptêmes de l’air », ayant ainsi l’occasion, certain jour, d’emmener Paul Painlevé. Ces manifestations donnent naissance à une école de pilotage, ensuite transférée à Pau où Wilbur battra ses propres records par un seul vol de 123 kilomètres en 2 heures 18 minutes. Resté en Amérique, Orville a réalisé un nouveau biplace et créé la première usine des avions Wright ; la seconde est la Compagnie générale de navigation aérienne, établie en France, à Villacoublay (1909). Des vols répétés en Allemagne et en Italie consacrent la réputation internationale des frères Wright.

Une autre date importante : le 13 janvier 1908. Ce jour-là, sur un Voisin à moteur Antoinette, Henri Farman s’adjuge le prix offert par les mécènes Deutsch et Archdeacon ; il réussit le premier kilomètre en circuit fermé officiellement contrôlé. Un peu plus tard, en octobre de la même année, il réussira une autre première, la liaison de ville à ville (Bouy-Reims, 27 km). En octobre 1908 également, Wilbur Wright, en France, bat le record de distance avec 66,6 km. Il terminera l’année avec 124,7 km. Le vrai départ est donné, courses et meetings vont se succéder au cours desquels de nouveaux noms vont apparaître : Blériot, Breguet, Delagrange, Latham, Paulhan, Curtiss, Roe, Rolls, Cody, Grahame-White.

Louis Blériot va associer son nom à un exploit spectaculaire : la traversée de la Manche. Le 25 juillet 1909, en 37 min, sur un Blériot, moteur Anzani de 25 ch, il réussit, battant de justesse le courageux Latham qui, sur Antoinette, deux fois de suite, tombe dans la mer.

L’année suivante, l’Anglais Charles Rolls effectue avec succès la double traversée, tandis que son compatriote Grahame-White perd la course Londres-Manchester, au profit du Français Paulhan. 1910 est également l’année pendant laquelle le record d’altitude passe de 1 000 m (Latham) à 3 000 m (Legagneux). De même, le 10 juillet, les 100 km/h sont dépassés par Morane, et, le 25 août, les 500 km en distance par Tabuteau. Blériot, Voisin et Farman sont les marques des avions respectivement vainqueurs. Enfin, toujours en 1910, les Alpes sont traversées par un jeune Péruvien, Geo Chavez, qui se tue à l’atterrissage.

Les militaires commencent alors à s’intéresser à l’aviation et organisent les premières manœuvres avec des avions avant de les employer en opérations en 1911 (guerre italo-turque en Tripolitaine).

L’année 1910 voit encore de nombreuses innovations : le premier hydravion du Français Fabre, le premier « avion à réaction » du Roumain Coanda, le premier décollage du pont d’un navire par l’Américain Ely, la première liaison radio air-sol, les premières vues cinématographiques prises d’avion. Cette année-là, l’aviation a fait vingt-neuf morts.

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