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Bulgarie: des Rafales ou des MiG ?

Cela fait maintenant plus de 10 ans que la modernisation de la force aérienne bulgare est sur la table. Mais entre les difficultés budgétaires et les tensions politiques, ce dossier, pourtant considéré comme prioritaire, a enchaîné les avancées et les reculs. Ainsi, et alors que l’on pensait qu’un dénouement était proche, l’actuel gouvernement a annulé la décision prise par son prédécesseur d’acquérir 8 JAS-39 Gripen et d’installer une « commission spéciale » chargée de négocier le contrat auprès de Saab et des autorités suédoises. Ces tergiversations n’arrangent évidemment pas la situation de l’aviation de combat bulgare, contrainte de multiplier les interventions pour identifier des avions russes évoluant à proximité de l’espace aérien qu’elle doit protéger. En clair, le potentiel de ses MiG-29, déjà entamé, s’amenuise davantage. Qui plus est, il est de plus en plus compliqué de les maintenir en état de vol, en raison de raison de difficultés liées à l’approvisionnement en pièces détachées ainsi qu’à des soucis contractuels avec la société russe RSK MiG, chargée de leur maintenance. Résultat : en novembre dernier, des pilotes bulgares ont eu un mouvement d’humeur, refusant de voler pour des missions d’entraînement avec des avions jugés vétustes et dangereux pour leur sécurité. Cela étant, en juin, et comme il le fit déjà en avril 2016, le Parlement bulgare a approuvé un projet de modernisation de ses forces armées, prévoyant l’acquisition non de pas 8 (comme il était convenu jusqu’alors) mais de 16 avions de combat pour remplacer les MiG-29. Et, le 25 juillet, Bapteme et vol en avion de chasse Sofia a émis une demande d’informations auprès de sept pays susceptibles de livrer de nouveaux avions de combat à sa force aérienne. Une telle démarche n’est pas inédite dans ce dossier : le ministère pas nouvelle : le ministère bulgare de la Défense avait en effet lancé une telle procédure en février 2011. Parmi les pays sollicités figurent les États-Unis (F-16 et F/A-18 Super Hornet), l’Italie (Eurofighter tranche 1) l’Allemagne (Eurofighter tranche 3), Israël, le Portugal (F-16 d’occasion), la Suède (JAS-39 Gripen C/D) et… la France (Rafale). Ancien pilote de chasse, le président bulgare, Roumen Radev, a eu l’opportunité de voler à bord d’un Rafale de la base aérienne 113 de Saint-Dizier, en décembre 2017. « J’avais lu beaucoup de choses au sujet du Rafale mais ce que j’ai vu et réalisé aujourd’hui a dépassé mes attentes. C’est vraiment un avion incroyable qui peut effectuer un large éventail de missions avec beaucoup de puissance et une incroyable maniabilité », s’était-il enthousiasmé après son vol. Les impressions du président bulgare feront-elles pencher la balance? Évidemment non étant donné que la sélection d’un avion de combat se joue sur d’autres critères. À commencer par l’enveloppe budgétaire, qui sera de 920 millions d’euros pour un premier lot de 8 appareils. L’aspect politique entrera également en compte : le gouvernement bulgare jouera-t-il la carte européenne ou bien fera-t-il comme d’autres avant lui (Roumanie, Croatie) en choisissant du matériel américain? En tout cas, si le France veut renforcer l’autonomie stratégique européenne, comme l’a assuré le président Macron (une « nécessité géopolitique » selon lui), alors sans doute qu’elle aurait intérêt à « mettre le paquet » pour aider la Bulgarie à moderniser son aviation de combat.

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