Un petit blog sur l'aviation

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En apesanteur

Le mois dernier, j’ai effectué l’activité la plus incroyable qu’on puisse vivre sur Terre : un vol en apesanteur, à 25 000 pieds d’altitude. J’étais allé aux Etats-Unis pour réaliser ce rêve. Pourquoi les Etats-Unis ? Parce qu’il y a bien 1500 euros de différence entre les vols proposés en Europe et ceux aux Etats-Unis ! Pour une durée identique et un même nombre de paraboles ! Bref, je vais essayer de vous relater tout ça. Si j’ai mis du temps à rédiger ce publier, c’est que je n’étais pas sûr de trouver les mots pour décrire tout ça. Mais bon, essayons. Le vol se déroule sur un Boeing spécialement aménagé. Au premier abord, il paraît semblable à n’importe quel avion. A un « détail » près : à la place des trois cents sièges qu’il devrait comprendre, celui-là en comprend à peine quarante : une vingtaine à l’avant et autant à l’arrière. Tout le centre est quant à lui totalement vide : c’est la zone de free floating, généreusement matelassée pour permettre d’y évoluer en toute sécurité. Je vous passe les détails de l’accueil, du briefing, etc. Je crois que c’est le vol lui-même qui vous intéresse ! :) Une demi-heure après le départ, donc, on amorce la première parabole. Je me couche à même le sol, une boule dans le ventre. Si vous ne connaissez pas du tout le principe des vols en apesanteur, ça mérite peut-être une explication. Chaque parabole se décompose en deux phases. Lorsqu’on commence la parabole, on ressent d’abord l’hypergravité, où l’on pèse presque 2 fois son poids (durant environ 20 secondes) : on pèse près de 130 kilos ! On découvre à quoi doit ressembler l’obésité, vécue de l’intérieur. L’hypergravité commence, et c’est un sacré choc ! Je suis plaqué au sol. Le simple fait de lever la main représente un effort. C’est déconcertant sans être douloureux. Puis l’avion arrive à l’apogée de sa parabole et descend en chute libre : cette fois, ça y est ! On va découvrir la microgravité ! La découverte est progressive. Première parabole, je découvre la gravité de Mars. Etrange sensation que celle de peser un tiers de son poids habituel. Seconde parabole, cette fois, je ressens la gravité de la Lune : je pèse un sixième de mon poids ! C’est donc ça qu’a ressenti Aldrin en 1969 ? Les treize paraboles suivantes sont consacrées à l’impesanteur (on utilise aussi ce terme pour éviter la confusion à l’oral entre « la pesanteur » et « l’apesanteur »). En une seconde, je passe de deux fois mon poids à rien du tout ! Déroutant. J’avais lu pas mal de choses sur le sujet, mais rien ne m’avait préparé à ça. Difficile même de détailler pareille sensation. C’est au-delà du langage. Cela n’a rien à voir, contrairement à ce que je pensais, avec ce qu’on peut éprouver sous l’eau. Quand on bouge sous l’eau, on sent la résistance du liquide et on peut se mouvoir. Rien de tout ça, en apesanteur : on peut « nager » et s’agiter autant qu’on veut dans l’air, on n’avance pas pour autant. C’est un peu comme être sous l’eau, mais sans eau. Comme se changer en plume, comme ne plus avoir de corps. Je ne pourrais pas mieux le décrire. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que longtemps après avoir regagné le sol, j’avais un grand sourire niais sur le visage. Une expérience unique au monde. Pour en savoir plus sur cette expérience : http://www.tematis.com/vol-parabolique-vol-apesanteur-floride.html

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